James M. Prince
» AVATAR : Kathryn Prescott » INSCRIPTION : 03/05/2011 » HOMEWORKS : 4 » ADRESSE : ... » SECRET : ...
| Sujet: JAMES M. PRINCE ▬ Don't be a drag, just be a queen. Mer 4 Mai - 14:50 | |
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« Il n'y a pas d'envol sans vide. » âge : Dix-sept ans. date & lieu de naissance : Dix août 1992, Londres. origines : Françaises. situation: Célibataire. orientation sexuelle : Homosexuelle. Elle ne veut plus entendre parler des hommes. groupe : [Là où vous penserez qu'est sa place, à la lecture de cette présentation. =)] avatar : Kathryn Prescott.
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What about me ?
Assise dans un bar. Sur un de ces typiques tabourets, hauts et inconfortables, banals. Accoudée au comptoir, tout le poids de sa tête sur sa main gauche, aux ongles vernis de rouge. Elle se laisse aller un peu plus encore, sa main s'enfonce davantage dans sa chevelure flamboyante. Ce soir, elle n'est pas celle qu'elle affiche aux yeux des autres, celle qu'elle assume, celle qu'elle joue, celle qui plaît, celle qu'on admire. Ce soir elle est elle, réellement, totalement. Personne ne saurait la reconnaître, cette fille, qui diffère complètement de celle qu'elle s'efforce d'incarner, avec un minimum de fausses notes. Les jambes croisées haut, sa jupe souple remonte sur ses cuisses, se froisse un peu. Elle balance avec automatisme et nonchalance ses pieds, chaussés d'escarpins qui la blessent. Son autre bras est replié, repose sur le bois. Sa main joue avec son verre. Vide. Elle le roule entre ses doigts, s'émerveille des éclats que renvoi le cristal et s'en lasse. Elle demande à ce qu'on le remplisse à nouveau. « La même chose. », dit-elle, d'une voix blanche. L'autre hésite un instant. La jeune-fille a déjà beaucoup bu, ce soir. Plus que d'ordinaire, s'entend. « Ce n'est pas raisonnable. », elle l'entend rétorquer. Mais elle ne veut pas être raisonnable. Pas ce soir. Elle souhaite qu'il s'exécute. Elle sent qu'elle pourrait devenir mauvaise. Seulement pour si peu. Parfois, elle a tendance à croire que chacun de ses désirs se doit d'être accompli. Rapidement. Elle serre le poing, ne se redresse pas. Tourne la tête, accroche ses yeux, lui envoie toute la haine qu'elle ressent. Toute celle qui l'habite. Depuis longtemps. Depuis toujours, peut-être. Une haine à laquelle il ne peut rien, une haine qui n'a rien à voir avec lui. Elle le sait. Elle respire lentement, étend ses doigts endoloris, réitère sa demande. Plus agressive. Le barman lui offre un sourire narquois. C'est lui qui décide. S'il ne veut pas la servir, il ne la servira pas. Il aurait certainement dû ne pas lui accorder les précédents verres. Il ne faisait aucun doute que cette adolescente était mineure, quoi qu'en dise la carte d'identité qu'elle lui avait présenté, à son arrivée. « La même chose, j'ai dit. ». Encore. Encore. Et encore. Menaces devenues suppliques. Un verre, juste un. Un dernier et elle s'en ira. Elle promet. Elle le sent sur le point d'appeler quelqu'un, la sécurité peut-être, pour la raccompagner à la porte. Il résiste, il tient bon, il ne cédera pas aux regards qui font pourtant fondre les autres. Habitude. Alors, un jeune-homme arrive, change la donne. Il se porte garant d'elle. Il dit qu'il la raccompagnera, qu'il veillera à sa sécurité, qu'il n'y a rien à craindre. Il a l'air doux et bienveillant, il dégage une aura de douceur, son sourire est rassurant. Il dit : « S'il vous plaît. ». Hochement de tête entendu. « Bien... ». C'était simple. Elle se dit qu'il aurait été plus judicieux de préférer la politesse au bellicisme, à l'acerbité. Seulement, la réflexion dont elle faisait preuve habituellement se trouvait ralentie par le taux d'alcool, important, qui coulait actuellement dans ses veines. Le liquide ambré remplit brusquement le verre, quelques gouttes maculent le bistrot. Elle attrape le bras de l'homme, de plus d'une décennie son ainé, le remercie et s'excuse. « C'est rien. », il dit. S'il savait ce qu'il lui avait coûté, d'agir ainsi ! L'homme à qui elle doit cette boisson, elle ne le connait pas. Un simple inconnu. Elle ne le remercie pas, mais elle dit, avec son tact habituel : « Je ne coucherai pas avec vous. ». Il laisse échapper un rire léger, envoûtant. Puis il voit son regard, sérieux. Ce n'était pas son intention, il lui assure. Cependant, il lui demande pourquoi. Simple curiosité, il peut très bien comprendre qu'il n'est pas le genre d'homme qu'elle aime, qu'elle apprécie, ou qu'elle remarque seulement. Elle se redresse, masse son bras engourdis, ébouriffe ses cheveux en un geste désinvolte. Elle le regarde de haut en bas, retient le moindre détail. Elle l'observe un moment. Chacun de ses traits. Ses sourcils foncés, ses yeux expressifs, son nez fin, ses pommettes hautes et rosées, le pli délicat de ses lèvres entrouvertes, ses dents blanches, son sourire enjôleur, le trait masculin de sa mâchoire, ses adorables fossettes, son grain de peau clair, la façon dont retombe ses cheveux sur son séduisant visage, la veine apparente de son cou, sa pomme d'Adam qui bouge doucement, le collier qui tombe sur son torse imberbe. Sa chemise boutonnée à moitié, son jean, laissant deviner des jambes musclées, ses chaussures élégantes. Sa façon de se tenir, ses gestes, sa manière de parler, son charme, son assurance. Vraiment, au premier coup d'œil, il était aussi parfait qu'il était possible de l'être. En un geste vigoureux elle pointa son entrejambe. « Pour ça. ». Il est désarçonné, un moment. Il met quelques secondes à comprendre. Puis il s'assoit à sa droite, sur un tabouret identique au sien. Il dit qu'il n'aurait pas cru, qu'on ne pouvait pas deviner en la regardant, qu'il ne s'en serait jamais douté. Ça la fait sourire, tous ces stéréotypes, et elle le lui signifie. Alors, il s'excuse. Il lui demande ce qu'elle fait ici. Elle lui répond qu'elle boit, s'il ne le voit pas. Il insiste, il veut plus, il veut savoir pourquoi. Quel mal être l'amène ici. « Amour ? Famille ? Études ? », il propose, pour lui simplifier les choses, pour qu'elle ait à en dire un minimum. Conciliant. « Pourquoi vous vous intéressez à moi ? Vous n'avez rien à y gagner. », elle lance, revêche. Elle s'était depuis longtemps accoutumée à ce que l'on s'intéresse à elle, mais pour des choses futiles, dérisoires, accessoires. Superficielles. Jamais quelqu'un ne s'était réellement interrogé sur elle. Son histoire, les cicatrices qu'elle abandonne, inexorablement. Chacune de ses blessures, invisibles. Mais toujours douloureuses, malgré les efforts, l'envie d'oublier et le temps qui s'écoule. A une vitesse insuffisante ou, parfois, avec une hâte affolante. Elle secoue la tête, avec brusquerie. Ses sourcils sombres se froncent, ses cheveux s'emmêlent, masquent son visage. Elle plaque ses mains sur ses oreilles. « Non, non, non. », elle répète. Simples murmures, oppressants, terrifiants. Sa voix se brise, ses yeux s'embuent, elle le sent. Son corps se penche, doucement, d'avant en arrière. D'avant en arrière. Encore. Encore et encore. Convulsivement. Elle ne parvient pas à se calmer. Le peu de raison qui lui reste lui hurle de se contrôler. Mais elle ne peut rien faire. Les souvenirs sont plus forts qu'elle, ils l'envahissent, la possèdent toute entière, n'obéissent pas. Annihilent la moindre de ses pensées, phagocytent chacun de ses sens. Elle ne se rend plus compte. De rien. Elle ne sait pas où elle est, ni avec qui. Elle se perd dans les méandres de son esprit. Incontrôlable. Elle se remémore, inconsciemment.
DEUX ANS. « Non ! Si tu me quittes, je ne m'en remettrais pas. Jamais. Si tu t'en vas... si tu t'en vas... Je n'aurais plus aucune raison de continuer. Tout ça. Plus la force de vivre, encore. » CINQ ANS. « James ! La porte ! Tout de suite. Ne fais pas patienter le client de maman, chérie... C'est son argent, qui te nourri. Et s'il attend, il sera moins généreux, tu comprends ? Vite. Ouvre la porte. Et conduis-le à ma chambre. » SIX ANS. « Qu'est-ce que tu fais ? Enlève ces chaussures et vire ce maquillage. On dirait une pute. » NEUF ANS. « Rien. Plus rien. Plus d'argent. On n'a plus rien... Il va falloir que tu gagnes ta part, maintenant, ma puce. » DIX ANS. « Petite, fais ce que je dis. Sinon, ta maman va avoir mal. Beaucoup. Et, tu ne veux pas qu'elle souffre, n'est-ce pas ? Allonge-toi, alors. » ONZE ANS. « Et ça continue, encore et encore. Ce n'est que le début, d'accord, d'accord... » TREIZE ANS. « C'est à cause de toi. Tout ce qui se passe, c'est de faute. Juste la tienne, amour. Alors, arrête de te plaindre, tu veux bien. » QUATORZE ANS. « Laisse-moi rire. Qu'est-ce que tu crois ? Que tu pourras vivre de ça, peut-être ? De toute façon, la question ne se pose même pas. Tu peux oublier ça tout de suite. Jamais tu ne seras musicienne, ou chanteuse, ou je ne sais quoi. Tu ne feras pas ce qu'il te plaît. Parce que moi, je n'ai pas pu. A cause de toi. La misère, moi vivante, c'est tout ce que tu connaîtras. J'y veillerais personnellement, mon ange. Ce n'est pas une menace. C'est plus que ça. C'est une promesse. » QUINZE ANS. « Toutes mes condoléances. Je suis vraiment désolée. Votre mère était... c'était quelqu'un de bien, au fond. » SEIZE ANS. « Vous vivez la mort de votre mère plutôt bien, on dirait. Quels étaient vos rapports, avec elle ? » « Vous savez, vous devriez vous recueillir sur sa tombe, lui dire tout ce que vous ne lui avez jamais dit. Vous vous sentirez certainement plus libre, ensuite. » DIX-SEPT ANS. « Overdose. Dommage. Je n'aurais pas pu goûter au plaisir de te tuer de mes propres mains... Tu ne reposeras jamais en paix. Ce n'est pas une menace. C'est plus que ça. C'est une promesse. »
Assise dans un bar. Sur un de ces typiques tabourets, hauts et inconfortables, banals. Accoudée au comptoir, tout le poids de sa tête sur sa main gauche, aux ongles vernis de rouge. Elle se laisse aller un peu plus encore, sa main s'enfonce davantage dans sa chevelure flamboyante. Ce soir, elle n'est pas celle qu'elle affiche aux yeux des autres, celle qu'elle assume, celle qu'elle joue, celle qui plaît, celle qu'on admire. Ce soir elle est elle, réellement, totalement. Personne ne saurait la reconnaître, cette fille, qui diffère complètement de celle qu'elle s'efforce d'incarner, avec un minimum de fausses notes. Le jeune-homme se lève, la prend dans ses bras, tendrement, et lui assure que, quoi que ce soit, ça passera. Il lui dit : « Chut, calme-toi. Dis-toi que, quoi qu'il t'arrive, il y a toujours pire. Et qu'il y a toujours quelque chose de bon à retirer des merdes qui te tombent dessus, sans préambule. ». Elle n'en croit pas un mot. Elle se lève, le remercie. Il propose de la raccompagner. Elle refuse, elle prendra un taxi. Elle se laisse tomber sur son matelas, moelleux. Elle ne pleure pas. Elle ne pleure plus. Depuis longtemps. |
prénom/pseudo : Jennifer. âge: Officiellement ou officieusement ? où as-tu connu WC ? Top-site. comment trouves tu le forum ? Bien, pour le moment. =) pourquoi ce personnage ? Heu... Parce que ? code du règlement : Walnut Creek Musical. un dernier petit mot ? Bouh ! =3
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Fiche par BYV - Couleurs réadaptées par CHOCOPOP'S
Dernière édition par James M. Prince le Dim 8 Mai - 20:24, édité 15 fois |
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